Peut-être n’avez-vous jamais entendu parler de la maladie de Scheuermann. Pourtant, il s’agit de l’une des maladies de croissance les plus connues. Cette pathologie qui touche les enfants et les adolescents peut entraîner des conséquences à l’âge adulte, si elle n’est pas diagnostiquée et traitée en amont. Faire suivre son enfant par un ostéopathe est donc essentiel pour garantir d’une part, une croissance harmonieuse et, d’autre part, pour diagnostiquer une éventuelle maladie de Scheuermann.

Maladie de Scheuermann : de quoi parle-t-on ?

La maladie de Scheuermann fait donc partie des maladies de croissance. Elle concerne logiquement les enfants et les adolescents. Elle entraîne une déformation des vertèbres dorsales. Le dos du jeune se voûte alors ce qui peut générer des douleurs. Elle porte de nombreux noms : cyphose des adolescents, dystrophie rachidienne de croissance, cyphose juvénile, etc. Elle fait partie de la famille des ostéochondroses. Celle-ci regroupe les pathologies caractérisées par un problème survenant durant le processus d’ossification. La maladie de Scheuermann se nomme ainsi, car c’est Holger Werfel Scheuermann qui l’a décrite en premier, en 1921. Alors chirurgien orthopédiste et radiologue au Danemark, il constate des lésions cyphotiques caractéristiques chez les apprentis horlogers.

Quels sont les symptômes de la maladie de Scheuermann ?

Il n’est pas toujours facile d’identifier la maladie de Scheuermann puisqu’elle ressemble au départ à une simple anomalie posturale. De plus, elle ne déclenche pas systématiquement de douleurs. Il arrive alors qu’on la découvre par hasard à l’âge adulte, à l’occasion d’un examen radiologique du dos. Il existe cependant différents symptômes à surveiller lorsque l’enfant présente une attitude cyphotique qui sont :

  • une fatigabilité importante dès le moindre effort physique,
  • une difficulté à se cambrer ou à se lever d’une chaise, par exemple,
  • des douleurs dorsales qui peuvent aller en s’intensifiant au fur et à mesure de l’évolution de la maladie,
  • l’apparition d’une cyphose importante, pouvant s’accompagner d’une scoliose (déviation de la colonne vertébrale dans les trois plans de l’espace).

Une maladie aux causes encore mystérieuses

Les causes de la maladie de Scheuermann restent encore mystérieuses. L’hérédité fait partie des hypothèses proposées, ainsi que le port de sacs d’école trop lourds. Cependant, aucune preuve n’a véritablement été apportée à ce jour sur un lien avéré avec la maladie. Certains spécialistes avancent une origine traumatique, comme une blessure ou des chocs répétés. C’est la raison pour laquelle les spécialistes pointent certains sports du doigt, comme la course à pied ou l’équitation, mais également le rugby et le handball, pour ne citer que ceux-là. Enfin, il semblerait que la posture assise accroît également le risque de déclencher la maladie de Scheuermann, notamment lorsque l’adolescent est penché vers l’avant pour écrire, par exemple. Cela rappelle les premières observations de H. W. Scheuermann. En effet, les travaux de précision sur lesquels se penchaient les élèves horlogers les obligeaient à courber le dos pour mieux voir leur ouvrage.

L’ostéopathe pour rétablir la dynamique musculaire nécessaire à une bonne posture

Les tensions créées par la déformation des vertèbres de la maladie de Scheuermann augmentent la rigidité des muscles du dos. Cela a pour conséquence de limiter la mobilité de la colonne vertébrale dans son ensemble. Or, comme de celle-ci dépend notre facilité à nous mouvoir, tout dysfonctionnement la concernant se répercute sur l’ensemble du corps. C’est la raison pour laquelle le premier travail de l’ostéopathe va être de détendre l’ensemble des muscles concernés, non seulement au niveau des vertèbres lombaires et cervicales, mais également au niveau du thorax et des jambes. En effet, les muscles des cuisses comme le psoas par exemple, sont essentiels dans le maintien de la posture. Le praticien redonnera aussi de la souplesse aux muscles ischio-jambiers (situés à l’arrière de la cuisse) qui souffrent souvent d’un excès d’étirement à cause de la position courbée de l’adolescent.

L’approche holistique pour contrer la maladie de Scheuermann

Une fois le système musculaire de l’enfant remis en fonctionnement, l’ostéopathe va travailler sur la cage thoracique. L’adolescent ayant tendance à se courber vers l’avant, cela comprime le thorax et, plus particulièrement, le système respiratoire. Le praticien va donc libérer les tensions résultantes au niveau du diaphragme, ainsi qu’au niveau des côtes. Il poursuivra ses investigations en vérifiant le positionnement du bassin. En effet, la maladie de Scheuermann est susceptible d’entraîner sa bascule. Or, celle-ci va, bien sûr, générer des douleurs lombaires, mais elle peut aussi avoir des conséquences sur le système digestif et plus particulièrement sur les intestins. L’ostéopathe appliquera donc des techniques d’ostéopathie viscérale pour relâcher les contraintes que subit le côlon.

Proposer un accompagnement ostéopathique à l’adolescent atteint de la maladie de Scheuermann, c’est lui donner la chance de grandir de façon harmonieuse pour ne garder aucune séquelle à l’âge adulte. Cependant, même si la pathologie est détectée une fois la croissance terminée, l’ostéopathe pourra toujours limiter efficacement l’impact de celle-ci. L’adulte sera alors en capacité de retrouver plus de mobilité au quotidien.

Les conseils donnés dans cet article ne se substituent, en aucun cas, à un diagnostic posé par un médecin ou par tout autre professionnel de santé, ni à un traitement médical.